La lutte contre les accidents du travail graves et mortels (ATGM) fait l’objet d’une mobilisation renforcée des pouvoirs publics. Dans un document stratégique récent, le Ministère du Travail et des Solidarités rappelle que chaque année en France, plus de 600 décès surviennent sur le lieu de travail, et plus de 90 000 accidents sont classés comme graves, avec des conséquences humaines, sociales et économiques majeures.
Ce document met en lumière les orientations prioritaires et les moyens déployés à l’échelle nationale pour faire reculer durablement la sinistralité au travail. Loin d’être une simple déclaration d’intention, cette feuille de route structure désormais l’action de l’ensemble des acteurs de la prévention : services de l’État, inspection du travail, organismes de sécurité sociale, branches professionnelles et entreprises.
Une approche priorisée des secteurs les plus exposés
Le document identifie cinq secteurs d’activité à forte sinistralité :
- BTP
- Agriculture
- Aide et soins à la personne
- Transport et logistique
- Intérim
Ces secteurs concentrent à eux seuls plus de 50 % des ATGM. L’État y déploie une stratégie ciblée combinant contrôle, accompagnement et soutien à l’innovation préventive, en lien avec les branches professionnelles et les OPCO.
Des actions coordonnées sont ainsi prévues avec les services de l’inspection du travail, pour renforcer l’efficacité des contrôles sur les chantiers ou dans les entrepôts, mais aussi pour faire évoluer les pratiques via le dialogue social et la montée en compétence des acteurs terrain.

L’analyse des causes profondes : un levier majeur
Un des axes clés du document repose sur la nécessité de mieux comprendre les mécanismes des ATGM. Trop souvent, l’analyse des accidents se limite aux constats immédiats sans investiguer les causes organisationnelles, managériales ou systémiques.
C’est pourquoi les pouvoirs publics promeuvent une approche systémique de l’analyse post-accidentelle, inspirée des méthodes de retour d’expérience utilisées dans l’aéronautique ou le nucléaire. Cette approche doit permettre aux entreprises de construire des plans d’actions réellement efficaces, basés sur des causes racines et non des symptômes.
La responsabilité des employeurs rappelée avec fermeté
Le document réaffirme la responsabilité pleine et entière de l’employeur en matière de santé et de sécurité au travail, conformément à l’article L.4121-1 du Code du travail. Cela inclut :
- La mise en place de mesures de prévention efficaces ;
- L’évaluation actualisée des risques ;
- L’organisation de la sécurité (encadrement, équipements, procédures) ;
- L’information et la formation des salariés.
Cette obligation de résultat (renforcée par l’obligation de moyens du 25 novembre 2015) est rappelée de manière claire : l’absence de mesures de prévention suffisantes constitue une faute inexcusable si un salarié est victime d’un accident grave ou mortel, comme la jurisprudence l’a régulièrement confirmé.
Un objectif chiffré : réduire de 50 % les ATGM d’ici 2027
Le document fixe un cap ambitieux : réduire de moitié les accidents du travail graves et mortels à l’horizon 2027. Pour cela, il articule plusieurs leviers :
- Contrôles ciblés et sanctions dissuasives ;
- Soutien à la transformation des pratiques de prévention dans les TPE-PME ;
- Mobilisation des branches professionnelles autour de référentiels, outils et accompagnements ;
- Renforcement de la gouvernance nationale via le Comité national de prévention des ATGM.
Le message est clair : il ne s’agit plus seulement de « gérer les accidents », mais d’agir en amont, dans une logique de prévention primaire.
Passer à l’action : une obligation morale et stratégique
Face à ces constats et orientations nationales, les entreprises — quelle que soit leur taille — sont invitées à prendre toute la mesure de leur rôle dans la chaîne de prévention. L’enjeu dépasse la simple conformité : il s’agit de sauver des vies, préserver la santé et maintenir la performance durable des organisations.
Les structures les plus engagées en prévention sont aussi celles qui fidélisent le mieux, limitent les arrêts de travail, renforcent la qualité de vie au travail et évitent les litiges juridiques ou les drames humains.
Le Centre National France SST accompagne les employeurs, branches et collectivités dans la mise en œuvre de démarches globales de prévention, à travers des diagnostics, des audits de sécurité, et des formations diplômantes certifiées.


 
 










