Burnout : comprendre les stades pour mieux prévenir et former

Le syndrome d’épuisement professionnel, ou burnout, est aujourd’hui reconnu comme un phénomène majeur de santé au travail. Classé par l’OMS dans la CIM-11 comme « phénomène lié au travail » mais non encore considéré comme une maladie professionnelle (MCP/CRRMP), il interroge les approches de prévention tant sur le plan clinique que réglementaire.

Une étude récente parue dans Les Annales Médico-Psychologiques (2025), disponible sur ScienceDirect, propose un modèle temporel du burnout en quatre stades. Cette approche permet d’intégrer, de manière dynamique, l’évolution des symptômes et du contexte professionnel dans la prévention des risques psychosociaux (RPS).

Un modèle temporel en quatre stades : du zèle à la désillusion

Contrairement à une vision statique du burnout comme simple état d’épuisement, cette étude scientifique qualifie le burnout comme un processus évolutif. Quatre stades sont identifiés :

  • Stade 0 : L’enthousiasme idéaliste

Le travailleur s’investit avec passion et considère son travail comme une vocation. L’énergie déployée est élevée, mais les limites sont floues, ouvrant la voie à un engagement sans régulation, parfois perfectionniste. Ce stade, souvent vu comme protecteur, peut paradoxalement être un terrain propice à la survenue future d’un burnout si la charge devient excessive.

  • Stade 1 : Fragilisation de l’idéal

L’apparition de contradictions organisationnelles, de conflits de valeurs ou d’un manque de reconnaissance ébranle l’idéal. Le salarié ressent un décalage entre ses attentes et la réalité. Malgré un surinvestissement, il fait face à des blocages perçus comme une stagnation. Ce stade est critique pour mettre en place une prévention secondaire ciblée.

  • Stade 2 : Retrait protecteur

Le travail devient source de stress, de désillusion. Le salarié se protège en se retirant mentalement, voire émotionnellement. Ce retrait entraîne des modifications d’attitude : cynisme, irritabilité, isolement, et les premiers signes cliniques apparaissent (troubles cognitifs, fatigue, douleurs somatiques).

  • Stade 3 : Burnout avéré

Le point de rupture survient souvent après un épisode déclencheur (malaise, crise de panique, arrêt de travail brutal). La personne perd son identité professionnelle, parfois même son estime de soi. Une prise en charge médico-psychologique est alors impérative. Ce stade correspond à une prévention tertiaire, visant la reconstruction et l’accompagnement vers un retour au travail ou une reconversion.

Une vision clinique et contextualisée du burnout

Ce modèle, fondé sur des données issues de Medline, PsycInfo et Google Scholar, propose un cadre d’analyse multifactoriel. Il tient compte :

  1. des ressources et contraintes du travail (modèle Job Demands-Resources) ;
  2. de l’évolution subjective du rapport au travail ;
  3. des manifestations psychologiques, cognitives et comportementales du burnout.

Il est particulièrement adapté pour les professionnels de santé au travail, les psychologues, les managers et les référents RPS qui souhaitent agir précocement et adapter les interventions en fonction de la temporalité du trouble.

Une lecture nécessaire à la lumière du droit

Si le burnout n’est pas reconnu comme maladie professionnelle au sens strict (MCP/CRRMP), il relève cependant des obligations générales de sécurité de l’employeur (article L.4121-1 du Code du travail). Ne pas anticiper ni prendre en charge les signaux faibles peut constituer une faute inexcusable de l’employeur.

Les agents ou salariés victimes de burnout peuvent mobiliser le droit à la protection fonctionnelle (fonction publique) ou saisir le médecin du travail pour demander des aménagements ou une reconnaissance de l’inaptitude.

Se former pour mieux prévenir : devenez Formateur en Prévention des RPS

Face à la complexité du burnout, il ne suffit plus d’agir après coup. Il faut :

  • Former les encadrants à repérer les stades précoces ;
  • Mettre en place des dispositifs de prévention adaptés à chaque étape ;
  • Sensibiliser les salariés à la gestion des attentes et du stress professionnel.

Le Centre National France SST propose une formation certifiante de Formateur Consultant QVCT et RPS (unique certification reconnue en France), qui permet :

  1. d’acquérir une vision complète et actualisée du burnout et des RPS,
  2. de concevoir des formations et des actions de prévention ciblées,
  3. de maîtriser les volets cliniques, réglementaires et organisationnels de la prévention.

Conclusion : un modèle au service de la santé au travail

Cette approche temporelle du burnout enrichit la compréhension des mécanismes à l’œuvre et ouvre la voie à une prévention plus fine, plus humaine, et plus efficace. Elle souligne le besoin d’intervenants formés, capables de passer de la théorie à l’action dans les organisations.

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Équipe Pédagogique Nationale - Centre National France SST

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